Tous les ans, du fait d’un partenariat entre l’Unicef et l’une des écoles de ma ville, j’achète pour la médiathèque les livres sélectionnés pour le prix Unicef de littérature jeunesse. Hier, j’ai reçu l’un des albums sélectionnés dans la catégorie 3-5 ans. Je regarde ce livre dont je ne connais pas la petite maison d’édition. Je suis surprise par l’illustration très épurée de la couverture. Je me dis que je n’aurais peut-être pas choisi ce livre pour la section jeunesse dont je m’occupe. Je dois le lire pour savoir à quel âge il peut correspondre, en fonction de notre public. Je l’ouvre sans savoir à quoi m’attendre. Une illustration, une phrase, et cet album m’emporte…

Une petite fille part à l’école avec sa mère. Mais à côté de la boulangerie, son cœur se serre tous les matins. Des sans-abri, une femme et son bébé, sont assis sur le trottoir. La petite fille est mal à l’aise, elle ne comprend pas, elle est triste. Elle a du mal à supporter cette vision. Elle voudrait disparaître, ne plus passer par ce chemin. Comment sa maman peut supporter cette situation ? Faut-il détourner le regard ou offrir un peu de compassion ? La petite fille a fait son choix.

A la fin de la lecture, j’ai eu le cœur serré, me sentant à la place de cette petite fille et, en même temps, à la place des deux mamans. Que faisons-nous dans ces situations ? L’album de Stéphanie Demasse-Pottier et Tom Haugomat interroge notre humanité, notre capacité à agir devant la détresse et la misère. Je lis alors cette