Il n’y a pas plus perdu, dans la «génération perdue» regroupant les écrivains américains qui se sont retrouvés à Paris dans les années 1920, que le couple constitué de Francis Scott et Zelda Fitzgerald. Dans leur correspondance aujourd’hui traduite, ces années françaises apparaissent peu, puisque justement ils étaient ensemble en France et les lettres, donc, pas leur mode de relation. Cette décennie est restée mythique, créant une image particulière que leur petite-fille Eleanor Lanahan (qui ne les a pas connus) résume ainsi dans son introduction : «Les noms de Scott et Zelda font surgir des images de taxis au crépuscule, de halls d’hôtel étincelants et de bars clandestins enfumés, de garçonnes, de phaétons jaunes, de costumes blancs, de pourboires généreux, d’expatriés, et toute la nostalgie de la “génération perdue”.» La fille de Scottie (Frances Scott Fitzgerald, fille de Scott et Zelda née en 1921 et morte en 1986 et dont ses parents, malgré tous les aléas, semblent s’être bien occupés) écrit aussi ceci sur l’aspect dirigiste de son grand-père qui ne correspond guère à l’image qu’on se fait de l’auteur de Gatsby le magnifique : «Ma mère pensait qu’il aurait fait un bon directeur d’école.»
Il y a pourtant une longue lettre de chacun des époux datant de 1930 e