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Roman

Sébastien Brebel, l’effet du logis

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Dans «l’Appartement», le romancier renoue avec son goût du huis clos et déclenche une inondation.
Dans «l’Appartement», le logis haussmannien est un troisième personnage, après le duo frère-sœur, Abel et Léonie. (Mel Curtis/Getty Images)
publié le 16 décembre 2023 à 17h32

Le narrateur de Sébastien Brebel ferait un piètre agent immobilier. Alors qu’un membre de la profession vanterait le cossu des lieux, la vastitude, l’impression de sécurité et de vie réussie, la vue depuis le balcon filant, Abel lit d’emblée la décrépitude et l’inquiétante étrangeté qui règnent là. Dans l’Appartement, le logis haussmannien de plus de 280 mètres carrés (l’exactitude envieuse ici n’a pas cours, pas besoin de multiplier par le prix du mètre carré des alentours, d’ailleurs quels alentours ?) est un troisième personnage, après le duo frère-sœur, Abel et Léonie. Le F10 ou F15 émet des signes, les rideaux bougent comme s’ils allaient absorber les habitants, et la confrontation va orienter le devenir de chacun.

Ce sixième roman n’est pas la suite du précédent qui s’appelait Erre erre, une référence à Bashung, mais «comme une continuation», dit l’auteur, dont les thèmes de prédilection sont l’enfermement et la circularité. Il y avait eu Place forte, Villa Bunker, là la porte de l’appartement peut bien rester ouverte, le sentiment de claustration est partout, dans l’air qui se respire, dans la dégradation insidieuse des choses. Avec Erre erre, un