Les éditions Robert Laffont ont annoncé jeudi soir la mort de leur présidente et directrice générale, Sophie Charnavel, morte à 47 ans des suites d’une longue maladie. «Elle avait un talent rare pour fédérer les équipes et a su très vite remettre les éditions Robert Laffont sur le devant de la scène», a commenté l’entreprise dans un communiqué. L’ancienne garde des Sceaux et écrivaine Christiane Taubira s’est, elle, interrogée sur X : «Comment notre bulldozer de joie, Sophie Charnavel a-t-elle fait pour fermer les yeux, ces yeux qui dévoraient les livres presque aussi bien que son cœur ?»
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«Le cancer a tué Sophie Charnavel, éditrice et militante des droits de l’homme. Un être de lumière nous a quittés. Son regard perce encore dans la nuit de son départ. Nombreux pleurent et la cherchent déjà dans leur mémoire sidérée», a écrit sur X le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, dont le livre Faites mieux ! Vers la révolution citoyenne est paru chez Robert Laffont en 2023.
Le cancer a tué Sophie Charnavel, éditrice et militante des droits de l'homme. Un être de lumière nous a quitté. Son regard perce encore dans la nuit de son départ. Nombreux pleurent et la cherchent déjà dans leur mémoire sidérée.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 19, 2024
«Sa carrière dans l’édition fut impressionnante, comme son talent, son ouverture d’esprit, et son abnégation à entrer dans ce métier», a estimé de son côté l’ex-insoumise et co-fondatrice du mouvement politique L’Après Raquel Garrido, soulignant sur X «les actions de solidarité» qu’elle a menées envers la jeunesse de Seine-Saint-Denis. Sophie Charnavel était arrivée au sein du groupe Editis (propriété de Daniel Kretinsky, créancier de Libération) en 2018, via Plon et Presses de la Renaissance, et dirigeait depuis 2020 l’une des maisons les plus prestigieuses du groupe, Robert Laffont. Elle était auparavant passée par Hachette, Denoël, Stock, Privé, Flammarion et Fayard.
«Elle était considérée dans son milieu professionnel comme une éditrice de documents (de coups, disaient les jaloux), mais avait un regard très clair devant les manuscrits prétendument littéraires que nous lui soumettions, et qu’elle décortiquait avec beaucoup de finesse», écrit dans l’Express l’un des romanciers qu’elle a édités, Louis-Henri de La Rochefoucauld.