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Spectacle vivant

Livre : Stéphane Lissner, l’opéra à cœur ouvert

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Dans «l’Opéra comme aventure», le producteur de cinéma Philippe Martin dépeint la carrière trépidante et prolifique de l’ancien directeur de l’Opéra de Paris et de la Scala de Milan.
Stéphane Lissner, alors directeur de l’Opéra de Paris en janvier 2017. (Opéra National de Paris )
publié le 14 novembre 2024 à 6h24

Autant le sous-titre est précieux, Fragments d’un portrait de Stéphane Lissner, faisant un clin d’œil à Roland Barthes alors que ni le contenu ni la forme du livre ne justifient cet écho ; autant le texte n’y va pas par quatre chemins. Directeur de l’Opéra de Paris entre 2014 et 2021, Stéphane Lissner remarque notamment : «A l’opéra on n’avance pas. On recule. Le monde avance mais rien ne change à l’opéra. On reste figés dans l’époque où les livrets ont été écrits. Le public de l’opéra aujourd’hui est le plus conservateur qui soit.» Et aussi : «Au théâtre on aime ou on n’aime pas mais on ne hurle pas. Un acteur a un trou de mémoire, le public applaudit quand il reprend. Le théâtre ne génère pas d’hystérie, le théâtre est un cadeau.»

Et l’Opéra, un fardeau ? Les griefs ne s’arrêtent pas là : les places sont trop chères et seules 80 œuvres valent la peine d’être jouées, ce qui limite le répertoire. Mais l’homme, né en 1953, n’est pas bougon à chaque page, et ses souvenirs permettent de mesurer le prestige d’un directeur d’opéra et la nature de son travail. Il consiste à franchir des obstacles, transmettre son enthousiasme à des artistes ou polir le leur. Les meilleurs passages relatent l’expérience