Les incendies réduisent Los Angeles en un tas de cendres. Des inondations monstres engloutissent le Midwest. Sur la côte Est, un ouragan avale des habitations par milliers. Dans le Déluge, fresque fleuve sur le changement climatique, rien n’est improbable. Les catastrophes, les lieux : tout est familier. Simplement poussé par la force du roman un peu plus loin, un peu plus tard, à peine plus fort. Le résultat est quelque part entre le déjà-vu et la prémonition. Son auteur, Stephen Markley, qui «déteste le terme de “dystopie”» souvent utilisé pour décrire son livre, parle lui d’«épopée sur la crise climatique».
L’Américain à peine quadra, rencontré lors de son passage à Paris pour la parution en français de son livre, ne manque pas de culot. Son tout premier roman, Ohio, racontait la convergence de personnages vers un seul lieu, en une seule nuit, sur 500 pages. Le Déluge fait le double et s’étire sur quarante ans, du mitan des années 2010 jusqu’au milieu du siècle. Journaliste à ses heures et scénariste pour la télévision