Il fut, et reste, l’intellectuel emblématique des années Obama. La lucidité noire – dans tous les sens du terme – et la plume uppercut, chroniqueur acide d’une Amérique qui se croyait postraciale. Le James Baldwin de la génération Twitter (où il compta, avant de s’en retirer, plus d’un million d’abonnés à une époque où ce genre de chiffre était réservé aux chefs d’Etat et stars à la Beyoncé) devenu, en quelques vigoureux essais (1) le penseur désabusé de l’antiracisme contemporain, l’un des premiers évêques de l’église «woke», si le mot veut encore dire quelque chose. On lui reprochait alors son pessimisme et son manichéisme, sa radicalité de salon. Et puis un certain Donald Trump triompha dans les urnes. Les suprémacistes, fusil M16 en bandoulière, torche et drapeau confédéré à la main, défilèrent dans les rues. Ta-Nehisi Coates, Cassandre agaçante devenu phénomène bankable, écrivit alors une poignée d’articles sur l’air de «je vous avais prévenu», déclara Trump «le premier président blanc» et puis s
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Ta-Nehisi Coates : «La chair cicatrise, pas la perte»
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Ta-Nehisi Coates, à New York en 2020. (Elias Williams/The Washington Post via Getty Images)
publié le 22 septembre 2021 à 17h51
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