Amélie Nothomb esquisse la biographie de sa mère dans Tant mieux, son trente-quatrième roman (chiffre fourni par l’éditeur). Après avoir conduit Adrienne (le prénom a été modifié) depuis ses 4 ans jusqu’à son mariage en 1960, elle change soudain de registre. Le récit à la troisième personne cède la place à des aveux, l’écrivaine s’invitant dans son propre livre pour le commenter. En cela, elle est au diapason de la production actuelle, où la figure maternelle est étonnamment présente, et où les auteurs prennent le pli de glisser leur mode d’emploi à l’intérieur même de la fiction.
Parler de son père dans Premier Sang (prix Renaudot en 2021) avait été naturel pour Amélie Nothomb. Sa mère lui donne du fil à retordre. «J’aimais, j’aime ma mère, d’un amour presque gênant», écrit-elle. Elle n’a pas besoin de centaines de pages pour tirer au clair la complexité d’un sentiment. De cela, les lecteurs lui sont reconnaissants.
La méchanceté est-elle héréditaire ?
La petite Adrienne, pendant la guerre, est confiée deux mois durant à Gand à sa grand-mère maternelle, Alberte, «une horrible vieille femme» qui lui donne des harengs au vinaigre au petit déjeuner et la force à réingurgiter son v