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Polar

«Taxi de nuit», de Jack Clark : Chroniques noires de Chicago

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Le romancier américain livre un roman composé d’histoires courtes, incisives, chaleureuses et brutales sur une ville où l’on ne vit pas vieux.
A Chicago, en 2019. (Alyssa Schukar/NYT. Redux. REA)
par Christine Ferniot
publié le 20 juillet 2025 à 10h08

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Eddie Miles connaît la ville sur le bout du volant. C’est un enfant de Chicago qui a vu les quartiers se métamorphoser. Certains coins tranquilles sont devenus des repères de drogués tandis que les rues populaires ont été récupérées par des bobos. Il n’en finit pas de parcourir la cité dans son taxi Skie Blue qu’il partage avec son collègue du jour. Lui, c’est la nuit qu’il préfère, même si, depuis quelque temps, des chauffeurs sont tués avant l’aube sans la moindre raison.

Ce soir, sur Madison, deux vigiles escortent un clochard pour l’envoyer vers le sud, une prostituée supplie qu’on la laisse monter car il fait trop froid dehors et les flics sont nerveux quand ils tombent sur une gamine frappée à mort, nue et ensanglantée. Certaines nuits, les clients arrondissent le pourboire et c’est l’occasion d’aller boire un verre avec les collègues. D’autres fois, ils sont au centime près et râlent à propos du trajet, mais Eddie continue, tentant encore une fois d’éviter la cité Cabrini-Green qui a si mauvaise réputation. Dans le journal, il apprend que son pote Lenny le Polack a été abattu à son tour