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Littérature

Thomas Clerc, variétés parisiennes

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Dix-sept ans après son inventaire du Xe arrondissement, l’écrivain quadrille dans son dernier livre le XVIIIe où il vit désormais. Nous avons accompagné ce flâneur perecquien, avec plus d’un tour dans son «sac à performances».
Thomas Clerc, à Paris, le 16 août 2024 aux alentours de la rue Marx-Dormoy. (Stephane Lagoutte/MYOP pour Libération)
par Frédérique Roussel et photo Stephane Lagoutte
publié le 23 août 2024 à 15h00
(mis à jour le 23 août 2024 à 17h39)

Rendez-vous à la sortie du métro Marx-Dormoy. Les passants font un chassé-croisé sur les marches de la bouche en contrebas. Un homme zone au-dessus, le long des garde-corps, dans l’attente d’un chaland. «Marlboro, bled, Marlboro, bled»… On songe au cri des vendeurs de cigarettes que Thomas Clerc épingle comme des insectes dans son livre. L’écrivain, universitaire et ex-chroniqueur à Libération, habite à deux pas depuis six ans, rue Marc-Seguin (inventeur du pont suspendu). Mais il ne fume pas. Est-ce pour cela qu’il s’amuse à dire que Marx-Dormoy est le «poumon du quartier» ? Il vient de surgir du côté du kiosque à journaux, chemise à carreaux, pantalon blanc et mocassins, un léger tote bag sur l’épaule. En 2018, il a quitté le Xe arrondissement, son perchoir pendant quinze ans, pour migrer vers le nord et se poser sur ce morceau de Paris plus indiscipliné. Quand, en 2007, son inventaire du Xe arrondissement (Paris Musée du XXIe siècle, Le dixième arrondissement, Gallimard «L’Arbalète») est paru, il annonçait bravache qu’il les ferait tous. «J’étais un peu mégalomane», concède-t-il. Entre-temps, entre autres, il a détaillé entomologiquement son appartement dans Intérieur (2013). Avait-il fini par fair