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Mardi SF

Thomas Day, échecs et automate

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Science-Fiction dossier
L’uchronie de l’auteur français, «l’Automate de Nuremberg», imagine un monde où Napoléon a gagné contre la Russie.
Le livre se présente comme le journal qu’écrit l'automate joueur d'échecs Melchior Hauser. (James Dodson/Getty Images)
publié le 3 septembre 2024 à 20h20

Dans l’Histoire revisitée, Eric B. Henriet remarquait que certains hommes ou événements historiques avaient donné envie de réécrire l’histoire. Napoléon fait ainsi partie des personnages chéris des uchronies. Dans l’Automate de Nuremberg, l’empereur français n’a pas abdiqué en 1815, il a même réussi sa contre-offensive contre l’armée russe. Il vient d’être victorieux, le 13 septembre 1824 (soit il y a près de deux siècles…), à Moscou et il règne sur l’Europe. Ce cadre temporel permet une exfiltration de Russie du personnage principal, l’automate joueur d’échecs du tsar Alexandre Ier, lequel lui a donné sa liberté comme à un esclave. On songe que l’automate joueur d’échec est aussi un déjà-vu : Napoléon affronta autour d’un échiquier un adversaire similaire, le Turc mécanique créé par Wolfgang von Kempelen (dont on apprit plus tard qu’il était une supercherie).

Les choses ainsi posées, on ne verra guère plus ni Napoléon ni une partie d’échecs (encore que, mais avortée). Le livre se présente comme le journal qu’écrit ce fameux automate, appelé Melchior Hauser. Hauser… Le nom évoque Kaspar Hauser, l’orphelin adolescent venant de nulle part apparu à Nuremberg dans ces mêmes années du début du XIXe siècle. Dans la novella de Thomas Day, Melchior a un frère prénommé Kaspar. Un père, Viktor Hauser, et il veut le retrouver à Nuremberg pour qu’il