Dans les Aventures de Tintin, le Lotus bleu suit les Cigares du Pharaon dont il dénoue l’intrigue – mais il précède surtout, par-delà les décennies, Tintin au Tibet, l’histoire du petit reporter persuadé que son ami chinois du Lotus bleu n’est pas mort dans un accident d’avion. Un sentiment et un personnage lient les deux albums, ce fameux Tchang devenu symbole de l’amitié, dans la fiction comme dans la réalité. Tchang Tchong-Jen, né en 1907 comme Hergé (mais à Shanghai), est venu aux Beaux-Arts de Bruxelles et un prêtre dirige Hergé vers lui quand il s’agit de travailler à ce qui est alors les Aventures de Tintin reporter en Extrême-Orient. Tchang donnera des informations et mettra la main à la pâte sur des affiches ou des phylactères, «et on se demandera si Hergé était bien informé de tout ce que Tchang avait calligraphié sur ses planches, y compris les slogans vengeurs adressés par le jeune artiste à l’envahisseur de son pays», écrit Philippe Goddin en préface de la réédition de la version colorisée du Lotus bleu de 1936. En sens inverse, c’est Tchang lui-même qui est assis à côté de Milou et Tintin quand ils se cachent au cinéma. Dans la biographie Tchang Tchong-Jen artiste voyageur, Tchang Yifei, la fille de Tchang, et Dominique Maricq notent que, lorsque, pour obtenir des Allemands le droit de publier dans les années 1940, Hergé dut fournir ses albums précédents, «il fit volontairement l’impasse sur le Lotu
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Tintin à la recherche du Tchang perdu
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Le sculpteur et peintre Tchang Tchong-Jen. (Jean-Pierre Muller/AFP)
par Mathieu Lindon
publié le 10 janvier 2025 à 11h52
Enquête Libé
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