En 1979, Marguerite Yourcenar reçut Bernard Pivot chez elle, à Petite Plaisance, sa maison située sur l’île des Monts-Déserts, dans l’Etat américain du Maine, pour Apostrophes. L’écrivaine répondit aux questions du journaliste au milieu de ses livres, de ses souvenirs, de ses objets. On s’attache à tout cela, au long d’une vie, lui fit-il remarquer pendant l’entretien. «Tout cela n’est pas méchant, réagit-elle, mais il faut toujours pouvoir s’en passer.» Mais s’en passait-elle, elle, ici ? Yourcenar : «Bien sûr, mais le jour où ils n’y seront plus…» Peu importe ? «Vous savez la belle phrase de Cocteau que j’ai déjà citée dans je ne sais quelle revue : qu’est-ce que vous emporteriez si la maison brûlait ? J’emporterais le feu. C’est joli.» Pivot : «C’est très joli.» Du conditionnel, Leïla Slimani a fait un futur : J’emporterai le feu, dernier volet d’une trilogie inspirée de son histoire familiale, entre deuxième, juste derrière Pierre Lemaitre, autre nouveauté, avec un titre tout aussi performatif, Un avenir radieux. Tiré à 250 000 exemplaires, il en prend le chemin. T.St.

Source : Datalib et l’Adelc, d’après un panel de 346 librairies indépendantes de premier niveau. Classement des nouveautés relevé (hors poche, scolaire, guides, jeux, etc.) sur un total de 90 272 titres différents.