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Littérature

«Tout est là» de Maren Sell : ex-révolutionnaire et «cœur d’artichaut»

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Dans son autobiographie, la romancière et éditrice parisienne d’origine allemande apparaît revenue des désirs de révolution des années 1970 sans en renier ni les amitiés ni la liberté.
Poussée vers l’écriture grâce à Hélène Cixous qu’elle rencontre à l’université de Vincennes, Maren Sell a publié plusieurs romans. (Carole Bellaïche)
publié le 25 juin 2025 à 20h47

«Au fond, j’ai toujours triché avec la révolution. Le jour, je chantonnais en chœur avec les camarades : “Du passé faisons table rase…” et le soir, je revenais à mes classiques, Stendhal, Montaigne, Flaubert, Thomas Mann, Robert Musil et la musique baroque.» Maren Sell, dans Tout est là, se retourne sur ses quatre-vingts années d’existence. L’éditrice et romancière, née en 1945 en Allemagne, participa à l’effervescence militante des années 1970. Etablie à Paris dans sa vingtaine, elle fut journaliste à Libération à ses tout débuts. Son autobiographie éclaire toutes les saisons d’une vie ardente faite de glissements, de revirements apparents, dont le principal : être devenue une mère puis une grand-mère comblée de famille recomposée.

Dans le titre Tout est là, l’autrice affiche son intention de sincérité. L’est-elle complètement, quand ce livre s’adresse à des lecteurs inconnus, mais aussi à ses dix petits-enfants ? Qu’importe, le livre reste ainsi ouvert sur le présent, voire le futur, qui l’inquiète bien évidemment, dans une empathie avec les générations suivantes. Maren Sell appartient, elle, à celle qui fit tant de bruit en Allemag