L’effondrement de la démocratie ? réunit des conférences données à São Paulo en 2019 par trois figures du féminisme noir états-unien : Angela Davis, Silvia Federici et Patricia Hill Collins. C’était un moment de crise démocratique majeur : Donald Trump, au pouvoir depuis trois ans, avait inspiré l’élection en 2018 de son allié Jair Bolsonaro, leader d’extrême droite au Brésil. Pourtant, Davis fait passer un message d’espoir. Symbole international de la lutte pour les droits des minorités, elle rappelle, dans un pays plongé dans l’une des périodes les plus sombres de son histoire : «Souvenez-vous de la marche des femmes noires contre le racisme, contre la violence, et pour le bien vivre et la bonne vie en 2015. Ses répercussions se sont fait sentir dans le monde entier.»
La réflexion de Davis est particulièrement éclairante lorsqu’elle aborde le lien entre démocratie et prison, un sujet qu’elle connaît intimement. Ancienne membre du Black Panther Party, elle a été incarcérée vingt-deux mois, après avoir ai