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Pourquoi ça marche

«Un abri de fortune», grandeur nature et terre à terre

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Agnès Ledig se met au vert dans son nouveau roman où des personnages cabossés se reconstruisent grâce au contact de la terre et des animaux.
Le vivant, «la beauté du vivant», est au centre du nouveau roman d’Agnès Ledig. (Emmanuel Pierrot /VU)
publié le 18 mars 2023 à 12h41

Rien ne vaut le contact avec la terre, les végétaux, les animaux, en un mot : «le vivant». Le vivant, «la beauté du vivant», est au centre du nouveau roman d’Agnès Ledig, Un abri de fortune. Un couple, Adrien Petit et Capucine Claudel, a créé une petite exploitation dans les Vosges, où ils espèrent bientôt, grâce à quelques chèvres, leurs douze poules et leur potager, vivre en autarcie. Leur programme : «Embrasser la simplicité.» Ils accueillent pour quelques semaines trois personnages qui ont besoin de se reconstruire en se ressourçant. Pourquoi un tel altruisme, dûment encadré par les services sociaux et médicaux ? «Ils se sont sauvés l’un l’autre en se sauvant ici. Ils croient à la magie du lien, à l’alchimie humaine quand il est question de courte échelle.» Le contrat est avantageux pour tout le monde. En échange du gîte, du couvert et de la guérison psychique via «l’émerveillement du travail au contact du vivant», les pensionnaires font les foins, déterrent les patates, cuisinent, vendent les fromages au marché.

Y a-t-il du suspense ?

Rémy, 28 ans, ancien libraire, est en liberté conditionnelle. Clémence, dix ans de moins, a vécu à l’hôpital après avoir perdu sa mère, et Karine, 45 ans, professeur d’histoire-géo en congé, nie être alcoolique. Leur traumatisme, dont la nature n’est pas divulguée d’emblée, a partie liée avec les violences faites aux femmes. Agnès Ledig diffère d’autres révélations. Ainsi, le prologue promet un épisode sadomaso, puis une