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Roman

«Un chien au milieu du chemin» : les rebuts revus d’Isabela Figueiredo

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Un chiffonnier amoureux des canidés «ressuscite» des objets et se lie d’amitié avec une voisine surnommée «la Tueuse».
Au Portugal, en 1997.  (Navia/VU)
publié le 22 août 2025 à 15h36

«Le temps perdu est vécu aussi véritablement dans la perdition, que celui qu’on pense avoir gagné dans la possession.» Dans son précédent roman, la Grosse, ces propos de la narratrice clignotaient. Maria Luisa, «la grosse», pensait aux années «gâchées» par la relation ambivalente à son corps et une longue histoire d’amour chaotique. Dans ce troisième livre traduit, Un chien au milieu du chemin, la même phrase consolatrice pourrait aussi bien s’appliquer aux deux principaux personnages, deux parfaits loosers. José Viriato est un homme d’une cinquantaine d’années. Il habite sur la rive sud du Tage, à Lisbonne, vit sans travail officiel, avec ses chiens. A l’aube il chine dans les poubelles puis «ressuscite» les objets qu’il vend ensuite aux puces. Sa voisine est un peu plus âgée, c’est une grande femme, «un escabeau humain» habillée avec des jupes de religieuse en civil. Dans le quartier on la surnomme «la Tueuse». Comme la Maria Luisa de la Grosse, elle a été longtemps obnubilée par une histoire d’amour, dans les faits une brève liaison avec le fils du patron de la mercerie dans laquelle elle travaillait, finalement parti se fiancer ailleurs et qui finira