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Essai

«Un désir démesuré d’amitié», le livret de famille choisie d’Hélène Giannecchini

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Dans son essai où se mêlent souvenirs et théorie politique, l’écrivaine interroge les nouveaux liens familiaux à travers le récit intime de son enfance et de sa vie de femme.
New York, 1971. L’autrice questionne les liens qui s’inventent chez ceux «qui sortent de la norme». (Donna Gottschalk)
publié le 12 septembre 2024 à 6h17

Notre désir démesuré d’amitié est-il, comme notre besoin de consolation, impossible à rassasier ? Selon Hélène Giannecchini, la réponse est non. «Féministe, minoritaire, queer», écrivaine et théoricienne de l’art, elle est née en 1987. Elle croit en l’amitié davantage qu’aux liens amoureux ou biologiques. Un désir démesuré d’amitié fait songer aux Argonautes de Maggie Nelson parce que s’y mélangent récit intime et théorie politique, souvenirs personnels et notes de lecture. Comme Maggie Nelson ou Roland Barthes dans Fragments d’un discours amoureux, dans les marges sont indiqués les titres des livres qui inspirent tel ou tel paragraphe. Ce beau titre est une citation que l’autrice et des amies, en voyage à Amsterdam, ont lue, gravée sur l’Homomonument, «le premier monument au monde érigé à la mémoire des personnes persécutées et opprimées. Il a été érigé en 1987», soit l’année de naissance de Giannecchini. Cette phrase devient «la devise» de leur séjour, et elle est le point de départ d’une réflexion sur les liens qui libèrent et s’inventent depuis quelques décennies chez ceux «qui sortent de la norme, dont