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Libération
Lauréate

«Un perdant magnifique» de Florence Seyvos prix du Livre Inter 2025 : huissier et huis clos

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L’écrivaine a été récompensée ce mardi 2 juin pour son roman sur deux sœurs sous la férule d’un beau-père.
Florence Seyvos, chez elle à Paris, le 12 novembre. (Patrice Normand/Editions de l'Olivier)
publié le 3 janvier 2025 à 16h16
(mis à jour le 2 juin 2025 à 12h10)

Florence Seyvos a reçu le 2 juin le prix du Livre Inter 2025. Nous republions à cette occasion la critique d’«Un perdant magnifique».

La romancière Florence Seyvos traduit roman après roman son intelligence des enfants. Elle enregistre leurs intuitions, leur perspicacité, la peur et les silences qui les constituent : «Nous ne parlions pas du fait que nous avions le sentiment de vivre avec un fou.» En discuter aurait été s’infliger une double peine. Anna et Irène rient, observent, négocient les virages. Dans les années 1980, ces sœurs ont vécu pendant six ans, par intermittence, avec le second mari de leur mère. C’est lui le fou ; Jacques. Un perdant magnifique, à travers Anna, qui raconte ses souvenirs quarante ans plus tard, dresse de cet homme un portrait qui lui conserve ses défauts et son grand charme. Le tableau fonctionne comme une constellation : il illumine la mère des filles, qui a bien du courage ; le père des filles, qui reste bien discret, et les filles elles-mêmes, solidaires, mûres, raisonnables et drôles.

Jacques est un entrepreneur qui essaie de faire des affaires e