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«Un soir d’été» de Philippe Besson, un garçon disparaît en Ré

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Le cahier Livres de Libédossier
Eté 85, un événement réellement vécu par l’auteur alors adolescent inspire son vingt-troisième roman. Aux éditions Julliard.
L'été c’est «ne pas avoir quelque chose à faire, d’être improductif, de se tenir dans la mollesse, l’inertie, de n’être dérangé par rien, rattrapé par rien ni personne». Sauf cet été 85. (Martin Bertrand/Hans Lucas)
publié le 6 janvier 2024 à 14h23

Philippe est attablé dans la cuisine, seul. La mère de son ami est partie «ouvrir la baraque à frites du camping», ses parents acheter les journaux. Lui, cuvant les excès d’hier, attrape un bol de café froid formant un rond sur la nappe cirée. «Cette solitude du matin» plonge la maison de l’île de Ré dans un silence où il peut entendre la mouche qui «butine dans un pot de confiture» ou laisser son esprit divaguer sur sa bande estivale de copains – François, Christophe, Nicolas ; les locaux. Car c’est cela l’été – source d’inspiration pour beaucoup d’écrivains – c’est «ne pas avoir quelque chose à faire, d’être improductif, de se tenir dans la mollesse, l’inertie, de n’être dérangé par rien, rattrapé par rien ni personne». Sauf cet été 85, où l’un d’eux disparaît, l’événement réellement vécu par Philippe Besson a inspiré son vingt-troisième roman, Un soir d’été.

1. Que se passe-t-il l’été sur l’île de Ré ?

Le seul mouvement sur la plage est celui des touristes. Des Parisiens, plus précisément – ceux qu’on n’appelle pas encore les «bobos» mais qu’on méprise déjà. Excepté cette «fille», «ça la nimbe d’une singularité supplémentaire» aux yeux de François, le boucher du coin. Le sait-elle ? «Oui, ça lui a pas échappé que l’autre est chaud comme la braise, mais tu veux toujours celui qui ne veut