Une petite bombe est lâchée à l’allumage : «Je suis habitée par un cri. C’est mon animal intérieur. La nuit, parfois, j’ai besoin de le laisser s’échapper.» C’est compliqué, le hurlement nocturne, quand on dort à l’hôtel. Helena Cervak en a trouvé un tout à fait sympathique après un B & B miteux (que dire honteux) et quelques nuits repliée dans sa titine. Claire Fercak revient au roman derrière Après la foudre (Arthaud, 2021) pour embarquer à toute berzingue dans un road trip aléatoire, avec une conductrice bien déjantée et une logorrhée irrésistible. «Les mots, c’est ce que je respecte le plus sur cette planète, avec le ciel, les océans et les arbustes.» Son héroïne a des principes et le sens des situations. La voilà qui essaie de sauver un hérisson coincé dans le grillage de l’hôtel, que le fils des patrons va finir par trucider en le repoussant à coups de balai dans le derrière. «Le hérisson, je le nomme Ludwig, je tiens à le particulariser avant sa mort programmée.» Certaines âmes ont le chic pour sublimer le terre à terre. Celle d’Une existence sans précédent adore les mots jonglés et souffre de tachypsychie. «Son seul synonyme : fuite dans les idées.» La gamberge permanente, en somme. Et le road trip se vit par la route comme sur le flux des pensées d’Helena. L’autrice tient le délire jusqu’à bon port, avec humour et pelletées de scènes attendrissantes, le sujet n’en est pas moins grave.
Les cendres de Nicole
Helena Cervak a vidé son compte en ba