En 1931, une Japonaise vêtue d’un kimono et chaussée de socques traditionnels en bois fait sensation du côté de Denfert-Rochereau où elle loge. C’est l’écrivaine Fumiko Hayashi. Venue en empruntant divers trains dont le Transsibérien, elle marche dans Paris et tente de survivre en envoyant des articles à des revues japonaises. Elle souffre parfois de la faim, se demande comment elle rentrera dans son pays. Un éditeur finira par lui envoyer de l’argent pour son billet retour. Habituée depuis son plus jeune âge au manque, cette fille de marchands ambulants retombe toujours sur ses pieds telle un personnage de conte.
A cette époque l’autrice est mariée, mais elle a laissé l’époux dans l’archipel. Fumiko Hayashi (1903-1951) est une femme moderne, féministe avant l’heure. Proche du mouvement des écrivains prolétariens japonais, elle est vénérée jusqu’à aujourd’hui. Hôrôki, Vagabonde en français, son roman inspiré de sa jeunesse précaire, est un classique. Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma, dont Nuages flottants, par le grand réalisateur Mikio Naruse.
L’œuvre de la poète et romancière a été traduite tardive