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«Une histoire naturelle des sons», ode à l’audible

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Le cahier Livres de Libédossier
Les sons du cosmos, de la nature, des animaux, des humains: le journaliste britannique Caspar Henderson fait entendre le monde dans une encyclopédie pléthorique, plaisante et mélancolique.
Une baleine à bosse, dans la baie de Magdalena, en Basse-Californie (Mexique). (Vincent Pommeyrol/Getty Images)
publié le 18 décembre 2024 à 17h54

Quand Alien, le film de Ridley Scott, est sorti en 1979, on pouvait lire sur les affiches : «Dans l’espace, personne ne vous entend crier.» Est-ce vrai ? Le journaliste britannique Caspar Henderson, dans Une histoire naturelle des sons, commence par évoquer les «sons primordiaux» et «le son dans l’espace» (1). Tout d’abord, on s’élève. A bord d’une montgolfière, on entend bien les sons qui montent de la Terre, beaucoup mieux qu’au sol… tant qu’on n’est pas trop haut. Et inversement : un musicien anglais, Cosmo Sheldrake, a composé et joué en ballon au-dessus de Barcelone un air fait de chants d’animaux dont l’écosystème est menacé, celui du poisson-crapaud ayant la fonction de grosse caisse. Plus haut, les sons se dissolvent. A partir d’une centaine de mètres, «la plupart des sons que l’on entend au sol commencent à devenir trop faibles pour l’oreille humaine. A une hauteur de 21 kilomètres, l’actuel record mondial d’altitude pour un vol de montgolfière pilotée par un être humain, on a besoin de microphones sophistiqués pour détecter le moindre son». On entre alors dans le grand bleu, puis le grand noir. Il faudrait être une baleine de l’espace pour entendre, sans ces prothèses techniques, ce qui vient de la Terre. L’oreille éloignée rejoint le regard éloigné.

Les baleines ont d’extraordinaires capacités auditives.