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Le Libé des écrivain·es

Une sourde angoisse d’être émasculé s’est emparée des Etats-Unis, par Siri Hustvedt

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Le «châtiment» exercé par le président américain est empreint de l’idée binaire d’un masculin et d’un féminin. C’est la marque des régimes fascistes et autoritaires.
Donald Trump à bord d'Air Force One en route vers Miami, le 3 avril 2025. (Kent Nishimura/REUTERS)
par Siri Hustvedt et traduit par Alexandra Schwartzbrod
publié le 11 avril 2025 à 7h24

A l’occasion du Festival du livre de Paris les 11, 12 et 13 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour cette 18e édition du Libé des écrivain·es. Retrouvez tous les articles ici.

«En 2016, j’étais votre voix. Aujourd’hui, je suis aussi votre bras armé. Votre justicier. Et pour ceux qui ont été lésés ou trahis, je suis celui qui vous vengera, je serai le châtiment.» (Donald Trump, à la Conférence annuelle d’action politique conservatrice).

A l’image des leaders fascistes d’autrefois, Trump se voit comme l’incarnation de la volonté du «peuple». Un «nous» qui serait menacé par «eux». Le mot «châtiment» évoque Dieu mais aussi ces guerriers américains que sont les cow-boys blancs du Far West, les super-héros, et ces justiciers sortis tout droit de Hollywood qui chassent les «bad guys», permettant au plus grand nombre de ressentir par procuration le plaisir de la vengeance.

Samedi 5 avril, je faisais partie des dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté à New York contre la politique du châtiment de Trump.

Marais saumâtre de la féminité

Dans le monde de Trump, il n’y a pas d’amis, il y a juste des ennemis et des rivaux qu’il faut éc