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«Une vague» de Line Papin lu par Agathe Béchade, professeure de lettres

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Chaque semaine une lectrice ou un lecteur chronique un coup de cœur. Aujourd’hui, le destin d’une femme renversé par un raz-de-marée.
Le texte est émaillé de réflexions philosophiques que l’on se surprend à relire puis à noter dans un carnet. (Emilie Moysson/VOZ'Image)
par Agathe Béchade, professeure de lettres
publié le 30 mars 2025 à 3h07

«Comment un corps peut-il disparaître, alors que l’amour si puissant qu’[on] ressent pour ce corps est loin d’être mort ?» Une vague est le point de départ d’une réflexion sur l’amour et sur la disparition au sens large – l’absence, le manque, la mort, l’impuissance. Le roman commence in medias res. Tout comme les personnages, nous sommes, dès les premières lignes, engloutis par un tsunami qui frappe les côtes de Lombok et sépare deux jeunes mariés qui filent le parfait amour sur cette île indonésienne. Si Ana en réchappe, son mari est porté disparu, et bientôt déclaré décédé par les autorités, alors même que son corps n’a pas été retrouvé. Pour cause, lors du tremblement de terre qui précède l’onde océanique, le second lâche la main de la première pour courir récupérer une toile étonnamment prémonitoire, celle d’une vague, qu’il a peinte lors de ses vacances insulaires.

Le lecteur est ainsi emporté par la valse des personnages. Ana, maintenant seule, est obligée de continuer à vivre dans l’ombre d’un disparu qu’elle n’aura de cesse de chercher. Sa propre reconstruction est alors rendue impossible par le deuil. La vie dont elle semble n’être plus qu’une simple spectatrice, fait réapparaître la mystérieuse toile à New York, de l’autre côté de l’océan, sans qu’Ana ne le sache jamais. Avec cette toile, s’ouvre une nouvelle possibilité, un chemin inattendu qui fait basculer l’intrigue.

Le texte est émaillé de réflexions philosophiques que l’on se surprend à re