Clara fait l’expérience du monde comme exclue derrière une vitre. Excepté ses joues rosées et son pull jaune pâle, la petite passe inaperçue. Sa timidité l’empêche de créer du lien avec ses camarades. Les oiseaux sont les seuls avec qui elle parvient à briser la glace, sans avoir besoin d’échanger de mots. Comme elle, ce sont des êtres qu’il faut apprivoiser avec douceur, pour éviter qu’ils ne s’enfuient. Même si son monde intérieur est riche, l’enfant souffre de cette solitude et de son manque d’assurance. Alors comment faire pour ne plus avoir peur de s’ouvrir aux autres ? Dans ce premier album, Emma Simpson représente l’apprentissage du contact humain et ses difficultés, tout en délicatesse et couleurs pastel.
Une paire de jumelles
Dès les premières pages, Clara est enfermée à l’intérieur de chez elle et regarde les oiseaux passer devant sa fenêtre. Son visage a un air mélancolique, les yeux rivés sur les petits êtres volant de branches en branches. Elle les connaît bien et détient l’outil nécessaire à leur approche, uniquement par les yeux : une paire de jumelles. Un pas de trop et la bête quitte le monde des terriens pour les airs, en n’y laissant qu’une plume, mise en évidence au centre de la page. «Je devrais être un oiseau, pense Clara. Eux, au moins, ne me demandent rien et ne froncent pas les sourcils quand je ne réponds pas.» Car lorsqu’elle se trouve avec des personnes de son âge, elle se cache derrière un arbre, même si elle sait que «ça ne peut pas être toujours la solution