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Valérie Rouzeau, jeux de «la Petite Dame»

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La poète funambule des mots sort un nouveau recueil à la légèreté mélancolique, teinté d’autodérision.
Valérie Rouzeau Paris Mars 2018 (Helene Bamberger/Editions de la Table Ronde)
publié le 25 avril 2025 à 13h13

C’était dans un café de Nevers, où elle n’avait pas ses habitudes. Un jour de 2018, Valérie Rouzeau, née en 1967, va chercher du tabac. L’homme au comptoir lance : «Et ce sera quoi pour la petite dame La poète en Doc Martens se retourne et voit un jeune homme très grand derrière elle. La petite dame c’était donc elle. Une fois le choc passé, avec humour elle en a fait une sorte de marionnette sociale d’elle-même et un personnage de ses poèmes. Il y a donc «la petite dame qui n’est pas moi, quand je vais acheter du pain. Mais parfois ce rôle-là j’ai du mal à le tenir», la Valérie des proches et ami(e)s et puis Valérie Rouzeau, l’autrice, également traductrice de Sylvia Plath et William Carlos William. Les voilà réunies en page 13 : «La petite dame en tête /De gondole /N’a jamais mis les pieds à Venise /A cette pensée /Valérie a envie de rire /Chez un libraire extraordinaire /Qui connaît Valérie Rouzeau /Dit-il à la petite dame /Quidam /Qu’elle ne reconnaît pas non plus.»

L’apostrophe du cafetier est donc devenue le titre d’un nouveau recueil. On y reconnaît la voix funambulesque de Valérie Rouzeau, le récitatif d’une vie simple et éprise de solitude où tout s’inscrit en p