Il n’est pas sûr à la fin de ce livre qu’on se rue au guichet d’une gare française pour rejoindre, via Istanbul et Tbilissi, l’Azerbaïdjan. Il faudra attendre. Aujourd’hui, le pays caucasien sort d’une mini-guerre éclair. Les Azéris ont obtenu ce qu’ils voulaient ; l’enclave du Haut-Karabakh qui fut pendant trente ans une république séparatiste, est à nouveau en leur pouvoir. Une centaine de milliers d’Arméniens ont quitté leurs maisons début octobre pour se réfugier dans l’Arménie voisine. L’Azerbaïdjan, au bord de la mer Caspienne, peut poursuivre sa vie de croisière, celle d’un riche pays pétrolier, ex-république soviétique, dirigé par un autocrate fils d’autocrate.
Obsession au long cours
Il y a donc le pays apparent, pétri de nationalisme et saccagé par l’exploitation du brut et la corruption, et celui dont nous parle Vassili Golovanov dans son Livre de la Caspienne, un pays mythique, rêvé, relié aux anciennes épopées et finalement plus réel. Le journaliste et écrivain russe qui appartenait à un groupe d’auteurs se qualifiant de «géographes métaphysiques» avait fait de même avec l’île polaire de Kolgouev, dans le très