On dit que les nouvelles ne se vendent pas. On entend même qu’il vaudrait mieux ne pas dire le mot, qu’il ferait fuir les acheteurs potentiels. C’est faux. La preuve avec A nos vies imparfaites qui affiche bien «nouvelles» sous son titre et souligne bravement son genre littéraire, manière d’annoncer la couleur et de lancer aux frileux : et alors quoi, serais-je moins bien qu’un roman, moins valable, moins parfait ? Pour raconter des existences jolies et un peu foirées, jolies car un peu foirées, Véronique Ovaldé (appréciée du public comme une amie, en particulier depuis Ce que je sais de Vera Candida en 2009) a opté pour la forme courte en reliant huit personnages les uns aux autres façon poupées russes – ainsi Eva l’agente immobilière a une fille, laquelle fille sonne chez la voisine, laquelle voisine vient de perdre son mari, etc.
Comment s’appelle la chatte de la voisine ?
Les protagonistes ont en commun d’être décevants. Pas de notre point de vue de lecteur, mais à leurs propres yeux ou à ceux de leurs parents. Ce sont des figures «de second plan», des «figurants», or les figurants ne sont pas censés jouer les premiers rôles. Sauf que, comme dans la chanson, Véronique Ovaldé aime à l’évidence les gens qui doutent et passent leu