«Contre l’hégémonie du feel good, nous croyons aux vertus émancipatrices du feel bad : il n’y a que l’inconfort qui nous questionne, il n’y a que l’inconnu qui nous fasse réfléchir.» Publiée par les Monts métallifères, la collection «Pb82» (le plomb dans le tableau périodique des éléments) annonce la couleur… ou plutôt les couleurs. En novembre sortait Mon travail n’est pas terminé, court roman suivi de plusieurs nouvelles, recueil à la couverture entièrement noire, jusque sur la tranche des pages, vertigineuse descente aux enfers dans le monde de l’entreprise signée Thomas Ligotti. L’écrivain américain, héritier de H.P. Lovecraft, est aussi l’inspirateur involontaire de la philosophie ultrapessimiste de Rust Cohle, personnage de la série True Detective.
En mai paraissait un livre cette fois-ci totalement rouge, avec, comme pour le précédent opus, un inquiétant dessin de Ludovic Debeurme sur la couverture. Publiée en 1981 à Toronto mais inédite en français, Viande est une éprouvante dystopie horrifique écrite par un auteur tombé dans l’oubli, Martin Harnicek, dissident sous le régime communiste de Tchécoslovaquie et signataire de la Charte 77.
L’idée lui serait venue lors d’un trip sous acide en 1969 : l’histoire s