Romans
Louise Chennevière Mausolée
P.O.L, 160 pp., 15 € (ebook : 10,99 €).
«Peut-être […] parce que les mots ne peuvent que ressasser des poncifs, charrier des clichés, que la parole n’est qu’un chaudron fêlé, impuissante à saisir l’absolue singularité […].» Avec Mausolée, son deuxième roman, Louise Chennevière s’attaque hardiment à ce sujet traité depuis des siècles et à haut risque : la peine d’amour. Deux ans après une rupture douloureuse, la narratrice, une fille de 25 ans, revoit brièvement, dans une ville au bord de la mer, l’homme qu’elle a aimé. En fait elle l’aime toujours. Pendant deux ans elle a écrit, bâti un monument de mots pour détruire cet amour prétendument défunt, décortiquer son désarroi. Les pages du livre en cours s’éparpillent, comme des vêtements jetés au sol. Louise Chennevière dit avec lucidité et profondeur ce qu’est une passion amoureuse quand on est une femme d’aujourd’hui qui se veut autonome, à une époque où le modèle d’Anna Karénine fait surtout froid dans le dos. Ici c’est le manuscrit enchâssé dans le roman qui est condamné, il ne sera pas fini, la narratrice le sait. F.F.
Thomas B. Reverdy Climax
Flammarion, 336 pp., 20 € (ebook : 14 €).
Rien ne va plus à l’extrême nord de la Norvège. Un glacier s’effondre et une plateforme pétrolière se fissure. Noah, un ingénieur qui connaît bien les lieux et les avaient quittés, revient le temps d’une mission. Il avertit sa hiérarchie du danger d’écroulement de la plateforme mais on ne l’écoute pas. Son retour sonne le temps des retrouvailles avec Anders et surtout avec Anå, qu’il aimait dans sa jeunesse. Thomas B. Rev