Romans
Pierre Cendors
L’Enigmaire
Quidam, 227 pp., 20 €.
Un lieu qui n’en est plus un, autrefois un village qui a été rasé par un bombardement en 1916 et où se devinent les vestiges d’une église, aimante deux personnages. Le premier, un archéologue en permission sur Terre et premier bébé né dans l’espace, se passionne pour son passé archéologique : des fouilles y ont exhumé des fragments de pierre gravés très anciens et mystérieux baptisés «Enigmaire», traces d’un ancien culte chtonien. La seconde figure qui vient hanter Boizero est une Terrienne, dont le mari a brutalement disparu dans un accident de voiture, et dont les effets induits sur d’autres par la fréquentation de l’endroit intriguent. Comme dans Stalker d’Andreï Tarkovski (adapté du roman éponyme des frères Strougatski), auquel Pierre Cendors rend hommage, cette zone s’avère à la fois une source fascinante et métaphysique pour les humains qui y accèdent («une sorte de sanctuaire terrien postapocalyptique, de maquis de l’imaginaire, d’arrière-monde fantasmé») et un territoire interdit et donc éminemment périlleux. L’Enigmaire emmène dans les brumes frontalières du réel et de l’inconscient, de la nature et de la violence à travers les âges. F.Rl
Florence Delay
Un été à Miradour
Gallimard, 104 pp., 12 €.
C’est une «haute maison» avec une terrasse, deux étages, deux escaliers et suffisamment de draps pour les nombreux lits, «les trousseaux hérités d’autrefois étaient inusables !» Madeleine impose à Paul, son mari, deux mois à Miradour, non loin de la côte basque. Pau