Récit
Quentin Girard
Au Carillon, sonne l’heure
Léo Scheer, 106 pp., 16 € (ebook : 7,99 €).
Désormais, on ne choisit plus d’éviter le danger, ou d’aller au-devant, on ne le maîtrise pas, «il peut surgir à tout moment, n’importe où, à une terrasse de café ou dans un concert. Il est, par définition, invisible. Jusqu’à ce qu’il apparaisse et qu’il soit trop tard. Boum.» Quentin Girard, journaliste à Libération, n’a rien écrit au soir du 7 janvier 2015, il s’en souvient en novembre, lorsque rentré chez ses parents sur l’île de Ré, il écrit sur les attentats du 13. Ce soir-là, Libé organisait une «dépendaison de crémaillère», le journal quittait la rue Béranger, près de la place de la République. Sinon, l’auteur de ces lignes serait allé au Carillon, il fréquente ce bar depuis longtemps. A Libération, le 13 novembre, la fête continue pendant qu’à un autre étage se met en place une nouvelle édition. Puis le «dance-floor» se vide, commence «le récit de la nuit au Bataclan» : «J’ai rendu mon dernier article, mais je ne peux pas partir, je n’en ai pas la force. Durant toute cette soirée, travailler m’a protégé.» Sur l’île, la tempête, le sable, l’enfance, le quotidien se mêlent aux messages parisiens, aux détails du métier, aux désirs amoureux, à l’espoir des «plaisirs routiniers». Cl.D.
Romans
Sylvie Germain
Brèves de solitude
Albin Michel, 211 pp., 18,90 €.
Le dernier roman de Sylvie Germain s’apparente à un kaléidoscope, il s’attarde sur la galerie de personnes présentes dans un square, à leurs ruminations, à leurs regards sur les autres occupants des bancs, à leur vécu du confi