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Vient de paraître : Kathleen Collins, Luisa Carnés, Daniel Kehlmann, Libero Bigiaretti...

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Une «femme nouvelle», une statue de Marie en pain d’épices et un panda diplomate.
publié le 17 avril 2021 à 1h26

Nouvelles

Kathleen Collins Happy Family
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marguerite Capelle et Hélène Cohen. Les Editions du Portrait, 136 pp., 15 € (ebook : 10,99 €).

«Elle venait pourtant d’une famille si heureuse, observa mon ami. Que sa vie ait autant vrillé alors qu’elle venait d’une famille si heureuse, voilà qui me dépasse…» La fille, Marguerita, est «très claire de peau», cheveux châtains, yeux bleus. Le fils, Andrew, grand, musclé, «peau couleur bronze». La mère, Lillie, une beauté franche, «sensiblement plus foncée que Marguerita», et le père, Ralph, «clair de peau avec des cheveux foncés et frisés coupés ras». Si le narrateur prend autant de soin à décrire les membres de cette famille, c’est qu’il «aurai [t] sans aucun doute une histoire d’amour avec chacun des quatre». Lui est un homme blanc, on l’apprend à la fin. Dans la nouvelle suivante, un gendre à «la peau trop foncée» aggrave son cas aux yeux de sa belle-famille en choisissant «la plus noire des professions» : croque-mort. Douze histoires souvent cruelles sur la difficulté à se faire comprendre et entendre, le fossé entre les gens. Par Kathleen Collins, écrivaine et réalisatrice américaine disparue en 2008 et redécouverte il y a peu, dont Les Editions du Portrait ont publié l’an dernier Journal d’une femme noire. T.St.

Romans

Luisa Carnés Tea Rooms
Traduit de l’espagnol par Michelle Ortuno. La Contre Allée, 256 pp., 21 €.

Madrid, années 30. Matilde, jeune femme banalement pauvre, trouve une place de vendeuse dans un salon de thé. Une rude routine s’installe. Chaque jour, «dix heures, fatigue, trois pesetas», sous les yeux «balayant tout» de la responsable et la pression du propriétaire, «l’ogre»<