C’est Vladimir Nabokov, né en 1899 à Saint-Pétersbourg (sa famille dut quitter l’URSS après 1917) et mort en Suisse en 1977, qui employa l’expression «Hurricane Lolita», l’Ouragan Lolita, qui sert de titre au journal que sa femme Véra tint en 1958-1959, au moment de la sortie du roman aux Etats-Unis. Outre cet inédit, l’Herne publie un Cahier Nabokov. En plus de spécialistes contemporains, y interviennent entre autres Jean-Paul Sartre, Dorothy Parker, Alain Robbe-Grillet et Jean Paulhan. On y trouve divers inédits de jeunesse, des extraits d’une pièce de jeunesse (qui va paraître), un poème sur Superman et des comptes rendus de «Rêves insomniaques», ainsi qu’un texte de 1925 sur le jeu dont la dernière phrase est : «Et ce sentiment joueur est peut-être plus précieux et pur que maints plaisirs prétendument plus élevés.»
Lolita et Hollywood
Lorsqu’il réalise Lolita en 1961, Stanley Kubrick n’a pas encore la stature de Stanley Kubrick. Il souhaite que Nabokov participe au film. Télégramme à l’écrivain : «continue à croire que vous êtes le seul pour le scénario STOP». En définitive, Nabokov se laisse convaincre sans que ça change les choses. Dans sa contribution «Nabokov-Kubrick : les affinités électives», Michel Ciment raconte diverses étapes de la collaboration, ou non-collaboration. En 1959, Nabokov va à Hollywood, puis renonce à écrire l’adaptation. Puis revient sur son refus, remettant «un scénario de 400 pages pour un film qui durerait alors sept he