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Libération
Terra nullius

«Voyage au Liberland», arnaque libertarienne

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Dans ce récit de non-fiction, les journalistes Timothée Demeillers et Grégoire Osoha suivent l’aventure contrariée d’un Tchèque qui rêve de créer une «micronation» sur des bandes de sable du Danube.
Localisation du Liberland (Elevatorrailfan/Blank map of Europe.svg. CC)
publié le 29 janvier 2022 à 17h20

Aux confins des plaines de l’ex-Yougoslavie, entre Osijek en Croatie et Sombor en Serbie, loin de la côte et des îles prisées par les touristes, il existe un territoire contesté, étrange et surprenant : le Liberland. Enfin, il n’existe pas vraiment, seulement dans les têtes de quelques milliers de libertariens prêts à tout et surtout à se passer de règles et d’Etat. En 2015, l’un d’entre eux, Vit Jedlicka, un Tchèque, vivote dans sa vie professionnelle et politique, cadre secondaire d’un petit parti de son pays. Il rêve de créer ce qu’on appelle une «micronation». Il repère des bandes de sable au milieu du Danube n’appartenant ni à la Serbie ni à la Croatie en raison d’une dispute frontalière. Cette «terra nullius», comme on appelle ça, serait donc libre de droit. Il décide de la revendiquer. Les ennuis commencent, pour un coin, durement marqué par les guerres et les nationalismes, qui n’avait rien demandé et surtout pas un nouveau pays avec son drapeau, son hymne et ses passeports.

Pieds nickelés

Timothée Demeillers et Grégoire Osoha sont des journalistes français, spécialistes de cette région. Tombant par hasard sur ce sujet alors qu’ils tournent un documentaire, ils décident de suivre au long cours cette aventure et ces rebondissements, racontés dans un récit de non-fiction qui vient de paraître chez Marchialy, Voyage au Liberland.

Au-delà du côté folklore d’une bande d