Pendant longtemps, Michel Jullien a été alpiniste. Deux nouvelles de son recueil témoignent de cette passion pour la montagne. Dans Haute Cabane, apparaît l’astronome Janssen, personnage qui a réellement existé, et son obsession à l’entrée du XXe siècle : installer un observatoire au sommet du mont Blanc malgré les mises en garde. L’installation finit dévorée par la glace. La description de ce désastre à travers les yeux de Joseph Vallot, l’un des proches de Janssen est saisissante : «Aux derniers temps, il s’est risqué de son propre mouvement dans la baraque engloutie. À peine entré, il découvre un incendie en blanc, vivace et durci, un feu caillé. Les salles ont un air de lendemain de fête, les parois ont pris du ventre, quelques planches murales rigolent aux jointures, elles bavent de neige. Plusieurs foudroiements se sont invités dans les lieux, des convives de tonnerre, des orages alcooliques. Ils sont venus boire un coup à l’observatoire, ils ont trinqué avec la ferraille, ils ont arraché du plancher l’escalier hélicoïdal […] Un sabbat figé duquel émanent d’inquiétants cliquetis comme prélude au sinistre.»
Films muets burlesques
L’autre nouvelle montagnarde est celle qui donne son nom au recueil, Vu du cercle. Un alpiniste autrichien peu chevronné est parti pour la grande ascension. On est toujours au début du XXe siècle. Depuis l’hôte