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Comment ça s'écrit

Willem Frederik Hermans, demeure de vérités

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Le troisième roman traduit en français de l’auteur, «la Maison préservée», retrace le parcours d’un homme qui joue les éclaireurs pour les Soviétiques durant la Seconde Guerre mondiale.
Willem Frederik Hermans en 1955. (Ed Van Der Elsken /ANP. AFP)
publié le 19 mars 2023 à 13h44

La Maison préservée, qui date de 1952, est le troisième roman traduit en français de Willem Frederik Hermans, né à Amsterdam en 1921 et mort en 1995. Traduit ou retraduit : la Chambre noire de Damoclès avait d’abord été si mal transposé en français et en allemand à son goût que l’auteur avait interdit par la suite toute traduction – Gallimard en a publié une nouvelle en 2006, trois ans avant de faire paraître aussi Ne plus jamais dormir. Il n’y a pas que les traductions que Willem Frederik Hermans – à la réputation d’emmerdeur bien établie aux Pays-Bas sa vie durant pour sa vision de la résistance nationale qui est au cœur de la Chambre noire de Damoclès – juge à reprendre : ses propres livres aussi. A la fin de Ne plus jamais dormir, une note «à l’occasion de la sortie de la quinzième édition» pour justifier «250 modifications» dont «la plupart sembleront minimes» en comparant «l’écriture d’un roman» aux échecs. «Mais elle se différencie de ce sport en ceci qu’elle n’est en rien une compétition. Un coup mal joué par un des joueurs profite à l’autre. Un passage faible dans un roman ne fait plaisir à personne. /Quand treize ans après une partie, un joueur d’échecs s’avise qu’il aurait mieux fait de jouer tel coup autrement, eh bien c’est trop tard.» Mais pas pour le romancier. Il