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Enquête Libé

Louvre, Mucem... Dans quatre grands musées, les basses œuvres de l’externalisation dénoncées en justice par les salariés précaires

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Marseille, la révolution culturelledossier
Des plaintes visant le musée du Louvre, le Palais de la porte Dorée, la Bourse de commerce à Paris et le Mucem à Marseille, pour «prêt illicite de main-d’œuvre» et «marchandage» ont été déposées mercredi 16 octobre. Des salariés se mobilisent contre la sous-traitance qui envahit le secteur.
Thibaud et Jad, le 14 octobre 2024 à Paris, ex-salariés affectés au Palais de la porte Dorée, à l’origine de la mobilisation. (Martin Colombet/Libération)
publié le 17 octobre 2024 à 17h53

C’est l’histoire d’un consortium clandestin, qui est parti du Palais de la porte Dorée (Paris XIIe). Une poignée de salariés y ont fait germer la graine d’une révolte inédite, qui a abouti, comme le révèle aujourd’hui Libération, aux dépôts le mercredi 16 octobre de quatre plaintes visant quatre des plus grands musées français : le musée du Louvre, le Palais de la porte Dorée, la Bourse de commerce à Paris et le Mucem à Marseille. Ces institutions, qui font la renommée internationale de la France, sont aujourd’hui pointées pour recourir à du salariat déguisé, à savoir un recours de plus en plus massif à des contractuels issus de prestataires externalisés. Si la pratique n’est pas nouvelle, et s’est nettement accélérée avec la Révision générale des politiques publiques (la RGPP) mise en place par la droite en 2007 - qui limite le remplacement des fonctionnaires -, le spectre de la sous-traitance envahit désormais la majeure partie des lieux d’exposition du pays, publics comme privés. Avec un dézingage toujours plus intense de la protection sociale des salariés qui y travaillent.

Accueil, billetterie, sécurité, mais aussi médiation avec le public, tous les métiers – ou presque – déployés dans les musées sont aujourd’hui concernés par le phénomène. Si seules quatre institutions sont cette fois ciblées par une action judiciaire inédite, d’autres pourraient suivre. Car le dispositif s’apparenterait à du «prêt illicite de main-d’œuvre» et du «marchandage», selo