Olivier Py partage ceci avec les institutions qu’il représente sur scène : il entend nous instruire. Ma jeunesse exaltée fonctionne avant tout comme une leçon – ou un sermon selon le point de vue adopté – une vaste leçon de dix heures dans laquelle le maître essentialise à tout va, dans une ambition définitoire démesurée. Sans doute le contexte – sa dernière année à la tête du Festival, qu’on devine mélancolique – encourageait chez l’auteur et metteur en scène une propension déjà bien ancrée chez lui, et d’ailleurs thématisée dans le texte, au verbiage testamentaire. Les allusions biographiques à son âge, son expérience à la tête de diverses institutions pullulent et créent des effets de complicité parfois gênants. Au-dessus de la scène on lit écrit en lettres de néon : «ce qui vient» : l’insurrection ? L’apocalypse ? Peut-être, mais surtout la jeunesse, cette espérance à la fois érotiquement et poétiquement investie, instance désincarnée dans laquelle pourtant on nous l’affirme : il faut avoir foi.
Interview
Soit Arlequin (impressionnant Bertrand de Roffignac) : dans sa tenue à losanges il livre des pizzas, il est pauvre et a le verbe haut. Un soir, un ancien Poète, – on entend la majuscule, oui c’est possible – homme de lettres déchu en proie à la solitude (Xavier Gallais) lui propose un pacte semi-faustien : sa