«Quinze ans. Ça fait quinze ans que nos salaires n’ont pas été réévalués. Si on avait eu mécaniquement ne serait-ce qu’1 % d’augmentation par an, on serait déjà à 18 % de plus. Mais là, on ne s’en sort plus.» Emmitouflé dans une longue et épaisse doudoune noire, toison grise qui domine l’assemblée, Roland est l’un des premiers à avoir répondu à l’appel à la mobilisation des syndicats des techniciens de l’audiovisuel et à avoir rejoint la place du Palais-Royal à Paris. Vingt-cinq ans que cet accessoiriste écume les plateaux, mêlant tournages de pubs, de séries et de téléfilms en tout genre. Mais aujourd’hui, entre deux bouffées de cigarette, il soupire : «Il y a une dizaine d’années, j’avais une situation plutôt confortable. Or là, mon salaire est à peu de chose près le même qu’en 2007 alors qu’on vit une inflation galopante. Alors on doit renoncer à beaucoup de choses, des vacances en familles à certains produits alimentaires, alors même que nous assumons des amplitudes horaires très élevées, et que nous devons gérer énormément de choses sur les plateaux, le tout dans des conditions très stressantes.» A l’image de Roland, jeunes techniciens comme vétérans du métier étaient réunies ce mardi 19 décembre dans l’après-midi à une dizaine de
Reportage
Manifestation des techniciens de l’audiovisuel : «On en a marre d’être la dernière roue du carrosse»
Article réservé aux abonnés
Ce mardi 19 décembre à Paris, des techniciens de l'audiovisuel se sont rassemblés devant le ministère de la Culture pour réclamer une augmentation de leur salaire. (Dimitar Dilkoff/AFP)
par Eloïse Duval
publié le 19 décembre 2023 à 19h52
Dans la même rubrique