C’était juste après le Covid. La comédienne Maud le Grevellec se posait de sérieuses questions sur les raisons de retourner sur un plateau. «Je n’avais plus trop envie de sortir de chez moi. Pendant trois ans, je n’ai quasiment pas travaillé.» Dans Lacrima, sensation du dernier festival d’Avignon qui poursuit sa tournée à l’Odéon jusqu’au 6 février, Maud le Grevellec est cependant le personnage clé qui irrigue la pièce de A à Z, même en son absence. Dans le spectacle-monde de Caroline Guiela Nguyen qui déploie les milliers de récits autour de la robe de mariée d’une princesse, la comédienne est la première d’atelier Marion Nicola qui doit en des temps records ordonner la confection de ladite robe. Nuances, subtilité, finesse, précisions : les mots du dictionnaire échouent à capturer ce que la comédienne parvient à faire sur scène en harmonie avec la dizaine d’acteurs au plateau, amateurs et professionnels, sans que les uns puissent être distingués des autres.
C’est tout l’art de Caroline Guiela Nguyen que de gommer les conventions du théâtre tout en nous engageant à croire à ce qui se développe sous nos yeux, et c’est aussi celui de Maud Le Grevellec que