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Roman

«Mesopotamia» d’Olivier Guez, l’échappée Bell

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Le romancier remet en lumière l’aventurière et archéologue Gertrude Bell, éclipsée par son ami Lawrence d’Arabie, et raconte à travers son parcours la création du Moyen-Orient moderne.
Gertrude Bell lors d’un pique-nique en Irak avec le roi Fayçal Ier (deuxième à droite), en 1922. (Mary Evans/Bridgeman Images)
publié le 30 août 2024 à 15h30

Gertrude Bell est l’anti-Mata Hari. Nées à la fin du XIXe siècle, les deux femmes ont seulement huit ans de différence, elles ont été chacune à leur façon aventurière et espionne mais la comparaison s’arrête là. Mata Hari est devenue une sorte de mythe, celui d’une séductrice prête à user de tous ses charmes pour obtenir des informations. Gertrude Bell a espionné avec son seul cerveau et sa seule détermination et elle a été balayée par les soubresauts de l’histoire, pire même, éclipsée par un homme qui était son ami et dont le nom, lui, deviendra mythique : Thomas Edward Lawrence, alias Lawrence d’Arabie. Grâce à Olivier Guez, qui lui a consacré six longues années, six ans à arpenter les lieux emblématiques de son existence et à éplucher les très nombreuses archives la concernant, et notamment sa correspondance, Gertrude Bell revit aujourd’hui à travers un livre, Mesopotamia, qui est autant un roman qu’un document précieux sur les racines de l’épouvantable chaos que représente le Moyen-Orient aujourd’hui, un Moyen-Orient que l’archéologue britannique a en grande partie contribué à façonner au début du siècle dernier.

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