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Encadrement

#MeToo du cinéma : sur les tournages, le nouvel âge de raison

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La libération de la parole dans le cinéma a largement contribué à un meilleur encadrement des castings. Des directrices interrogées expliquent comment elles accompagnent leurs jeunes acteurs et actrices.
«My Little Princess», film de 2011 réalisé par Eva Ionesco, avec Isabelle Huppert et Anamaria Vartolomei. (Jerome Prebois/Collection ChristopheL. AFP)
publié le 22 février 2024 à 21h37

Aujourd’hui, comment cela se passerait ? Un cinéaste pourrait-il tourner plusieurs dizaines de prises où il embrasse à pleine bouche son actrice principale âgée de 15 ans en lui touchant les seins, sous l’œil d’une équipe dévouée, tout occupée à capter la scène ? Eh bien, non ! Les directrices de casting interrogées en sont relativement assurées. Relativement seulement, «car il est toujours possible qu’un cinéaste noue des liens si insécables avec son équipe, qu’elle soit dans un conflit de loyauté paralysant ou dans l’incapacité de percevoir l’anormalité ou illégalité d’un acte. Qui ne se passerait pas forcément devant les caméras. Et par ailleurs, il reste toujours difficile à un acteur mineur de faire part de ses interrogations, lorsqu’il pense être victime d’attouchement sous couvert d’un geste professionnel», explique la directrice de casting Tatiana Vialle, plus de trente ans de métier. Néanmoins tous l’affirment : c’est moins les règles qui encadrent le travail des moins de 16 ans qui ont évolué ces dernières années que les mentalités et pratiques. «Aujourd’hui, plus aucune production n’a envie d’employer des moins de 16 ans pour des scènes d’intimité. On préfère prendre des acteurs plus âgés qui font plus jeunes que leur âge», explique Sophie Lainé Diodovic. Un bon exemple est fourni par Kim Higelin, née en 2000, dans l’adaptation du Consentement par Vanessa Filho où elle joue Vanessa Springora à 14 ans. Un bon exemple car il montre aussi une lim