«C’est la merde, la merde, la merde…» répète en cadence une voix amplifiée sur «l’île aux Musées», dans le cœur historique de Berlin, pour protester contre les économies de 3 milliards d’euros, dont 130 millions pour la culture. Les concernés sont venus manifester, ce dimanche 15 décembre, leur opposition à ces coupes budgétaires historiques qui risquent de ruiner la réputation de la capitale : sa vie culturelle.
Tout le monde y passe, des petits cinémas aux grandes institutions. Les grands orchestres comme la philharmonie ou le Konzerthaus, mais aussi les grands théâtres, devront se serrer la ceinture en 2025, comme le Berliner Ensemble (1,75 million de moins), le Deutsches Theater (3 millions), la Volksbühne (2 millions) ou encore le Maxim-Gorki (1 million). Les établissements privés sont aussi concernés, comme la compagnie de danse de Sasha Waltz, qui va perdre 200 000 euros, ou le music-hall Friedrichstadt-Palast, une attraction touristique, qui devra renoncer à 1,6 million. Le plan prévoit la suppression de plusieurs centaines d’ateliers subventionnés. «La fuite des artistes risquent de s’accélérer avec des loyers qui deviennent impayables», constate Sylvie Boisseau, artiste vidéaste française établie à Berlin.
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Frank, membre d’un chœur indépendant, y voit aussi une tentative de la part du maire conservateur, Kai Wegner, de réduire l’influence de la gauche dans la culture. «On constate un glissement vers l’extrême droite dans toute l’Europe, chez nous auss