Des sommes jetées en pâture et à l’aveuglette, nullement étayées, et un chiffre imprimé un peu partout sans aucune vérification : 300 millions d’euros. Tel aurait été, à en croire certaines gazettes, le montant de la fortune d’Alain Delon au crépuscule de sa vie. Les interrogations avaient émergé alors que ses enfants se déchiraient à belles dents, avant la mise sous sauvegarde judiciaire de l’acteur, assisté à partir de janvier 2024 par un mandataire chargé de le conseiller pour son «suivi médical». Le futur partage de comptes bancaires bien garnis, imaginait-on, constituait l’arrière-plan d’une bagarre familiale d’une triste banalité.
Mais hormis éventuellement pour ses enfants, le secret sur l’argent d’Alain Delon, mort ce dimanche 18 août à 88 ans, a toujours été bien gardé. Et ce pour une bonne raison : ayant adopté la nationalité suisse en 1991, résidant au bord du lac Léman pour la plus grande partie de sa vie, fondateur de sociétés installées là-bas dès 1979 afin de commercialiser son image, l’acteur fétiche de Plein Soleil a longtemps développé une lucrative activité dans une contrée rétive à la transparence. En Suisse, les comptes des entreprises ne