Menu
Libération
Disparition

Mort du chorégraphe Steve Paxton, la danse à corps ouvert

Article réservé aux abonnés
Concepteur du «contact improvisation», une pratique basée sur l’échange de poids qui a essaimé dans toutes les écoles, le chorégraphe américain creusait son mouvement loin de tout formalisme et de toute esthétisation. Il avait 85 ans.
Steve Paxton, lors de son solo "Ash" dans le cadre du Festival d'Automne en octobre 1998 à Paris. (Laurent PHILIPPE/Laurent Philippe/divergence-images.com)
publié le 26 février 2024 à 13h41

Dans Jeux finis et infinis, James P. Carse propose de distinguer les jeux (finis) dont le but est de vaincre et de mettre un terme au jeu (la plupart des sports sont de cette sorte) et les jeux (infinis) dont le but est de trouver des stratégies pour que le jeu continue. Dans la seconde catégorie vivent les enfants, et vivait aussi l’un des grands chorégraphes et pédagogues américains de la fin de siècle, concepteur du «contact improvisation», une pratique qui propose d’écrire la danse à partir d’un échange de poids entre individus, et que toutes les écoles accommodent aujourd’hui à leur sauce sans toujours connaître le nom de celui qui en fit un art. Steve Paxton est mort à 85 ans, dans le Vermont, territoire où il avait rejoint dès 1970 une communauté d’artistes et d’agriculteurs nommée Mad Brook Farm. Le regarder danser, disait la critique new-yorkaise Deborah Jowitt, «c’est une des expériences les plus mystérieuses et profondes qu’on ait jamais vécu au théâtre». Le chorégraphe Boris Charmatz, un de ces artistes français de la génération suivante, qui s’est passionnée pour la «post-modern dance» américaine des années 60, expliquait