Sous une chaleur de brute, la Mostra de Venise suit son cours effréné, pompiers en alerte en cas de malaise, mini-ventilos personnels dégainés par les agents de sécurité et photographes de tapis rouge en train de fondre lentement sous le zénith furieux. Dans cette atmosphère préapocalyptique, entre Spritz renversés sur le bitume en feu et Bertrand Bonello en train de lire un livre dans un coin d’ombre, s’organise une course de fond de salle en salle à la recherche d’une pépite que les mastodontes américains de la compétition auraient injustement masquée.
Il est temps de faire un tour à l’ombre des sections parallèles. En ouverture de la Semaine de la critique, on découvrait le deuxième film d’Aude Léa Rapin, Planète B, qui se relève les manches et prend à bras-le-corps un des enjeux actuels du cinéma français : réussir un bon film de genre. Planète B glane donc tout ce qui traîne d’angoisses dans l’air et dans nos têtes (en 2039, une loi «sécurité totale» a été votée, la démocratie est en charpie, un mur antimigrants est en train d’être construit en Méditerranée et la chasse anti-écolos bat son plein, secondée par des innovations technologiques liberticides) pour construire une ambitieuse fiction qui joue sur deux tableaux : d’un côté, une bande de militants du climat se trouve