Menu
Libération
Hotte line

6 idées cadeaux pour un Noël musical : Bob Dylan, musiques de films, salsa...

Envie de faire plaisir à votre mélomane de beau-père ? Libé vous souffle quelques idées.

(DR)
Publié le 09/12/2023 à 17h19

Les fêtes de Noël approchent et vous êtes à l’affût d’idées cadeaux ? Retrouvez les recommandations de Libé ici.

Ambient : retour sur l’histoire unique de l’éclair Obscure Records

Alors que paraît un coffret rassemblant l’ensemble des albums du label de musique expérimentale des années 70 emmené par Brian Eno, retour sur l’institution, éphémère et ­­avant-gardiste, dont le compositeur Gavin Bryars fut l’un des piliers.

Mai 1970, dans la cour centrale du Portsmouth College of Art, un concert pas comme les autres. Un des professeurs de l’école, Gavin Bryars, a eu l’idée d’inviter ses élèves, dont la majorité n’a jamais tenu un instrument de musique en main, à le rejoindre sur une scène de fortune pour interpréter des airs connus du répertoire. La cacophonie est totale, l’orchestre improvisé trois jours plus tôt tout juste capable de reprendre en chœur, et dans quel état, l’air de messe The Lord Is My Shepherd. Quelque temps plus tard, le Portsmouth Sinfonia, orchestre anar, sera pourtant muni d’un chef d’orchestre, d’un répertoire (l’Ouverture de Guillaume Tell ou le Beau Danube bleu) et de plusieurs musiciens emblématiques de l’avant-garde, dont le pianiste John Tilbury, le compositeur Michael Nyman ou, dans sa section vents, un jeune artiste en formation du nom de Brian Eno. Ce dernier n’avait pas encore fondé Roxy Music. Mais devenu pop star parmi les plus flamboyantes du glam rock, il produira les deux premiers albums génialement grinçants du Sinfonia en 1973 et 1974. Et plus encore que sa rencontre aux beaux-arts avec Pete Townshend, futur leader des Who, celle avec Bryars sera décisive dans la formation d’Eno, musicien entre deux eaux, pop et avant-gardiste, et dans son idée de fonder Obscure, un label de musique expérimentale destinée à toutes les oreilles sans exception, des amateurs d’opéra aux fans de rock’n’roll.Le premier para de l’article. Lire la suite de l’article


Photo : «Tokyo Jazz Joints», la note bleue et l’addition

Le photographe nord-irlandais Philip Arneill, résident au Japon durant vingt ans, a sillonné le pays à la recherche des jazz kissa, ces cafés et bars qui vouent un culte à la musique jazz. Un beau livre rassemble ses photos.

Milestone à Tokyo, Bird / 56 à Osaka, Coltrane Coltrane à Tosu, Billie’s Bar à Chiba, la toponymie des plus imagées suffit pour imaginer ce qu’il se trame dans ces cafés et bars japonais. C’est le sujet de ce livre de photos (129 images en couleurs sur un format 24 x 20 cm), un travail entamé en 2015 pour garder traces de ces espaces menacés par la gentrification qui ronge Tokyo, puis rapidement étendu à toute la péninsule qui regorge de ceux que l’on nomme jazz kissa. Ici un gros plan sur une devanture, là un tas de vinyles, plus loin un mur d’enceintes vintage, ou encore deux platines sur lesquelles un DJ aux cheveux gris pose une galette, le photographe nord-irlandais Philip Arneill, résident durant vingt ans au Japon, a visiblement pris le temps nécessaire pour témoigner de cette culture d’une musique élevée au rang de culte. Lire la suite de l’article


Protest song : Billy Bragg, le rosbif qui se rebiffe

Fervent activiste anglais, le musicien barde punk fait l’objet d’une conséquente anthologie regroupant l’intégralité de ses enregistrements studio répartie sur 14 disques.

«The Clash m’ont appris que les paroles n’étaient rien sans l’engagement et les actes. Quand Phil Collins écrit une chanson sur les sans-abri, si ça n’est pas accompagné d’actes concrets, c’est juste de l’exploitation. J’essaye de rester fidèle à ce principe.» Cet extrait d’un entretien donné en 2014 à l’hebdomadaire américain Entertainment Weekly résume presque Billy Bragg à lui seul. Un Ken Loach qui aurait préféré la guitare à la caméra, barde électrique doublé d’ardent activiste du parti travailliste anglais, Dylan de l’Essex incapable de choisir entre Woody Guthrie et les Sex Pistols, resté fermement accroché à l’arbre des protest songs. Lire la suite de l’article


Coffret John Williams : du film à retordre

Une collection très complète rend hommage au compositeur de BO, icône de la profession, qui sera passé par le jazz ou l’expérimental avant les emblématiques musiques de «Harry Potter» ou «Star Wars».

On peut se passer dans son salon le coffret The Legend of John Williams, compilation couvrant en 20 CD la carrière du plus célèbre compositeur de musiques de films, et se prendre à peu de frais pour Luke Skywalker et Indiana Jones au fond de son sofa. C’est aussi l’occasion de découvrir les multiples facettes d’un artiste au-delà de son association avec Steven Spielberg. Il y a ainsi le Williams des débuts, formé au jazz, gavé à un groove sous la claire influence de Henry Mancini dans ses premières BO, comme Comment voler un million de dollars de William Wyler ou, plus subtilement infiltré, celle de la Sanction de Clint Eastwood (qui affirmera qu’elle est supérieure à celle des Dents de la Mer, sorti la même année). Lire la suite de l’article


«Bob Dylan The Complete Budokan 1974», voyage à Tokyo

La sortie en version restaurée des deux premiers concerts du chanteur captés en 1978 au Japon, permet une plongée dans sa période la plus expérimentale.

Du baloche et du rimmel autour des yeux : ce que les dylaniens sains d’esprit retiennent en principe de Bob Dylan at Budokan, double live paru à l’orée de l’extase chrétienne du chanteur et de sa décennie la plus déroutante, les eighties. La parution de cette intégrale reliftée (son, séquençage) des deux premiers concerts de Bob Dylan au Japon, captés les 28 février et 1er mars 1978 au Nippon Budôkan de Tokyo, permet de replacer le disque dans la longue série d’expérimentations initiées par l’Américain autour de son propre répertoire, avec laquelle il n’en a pas fini cinquante ans plus tard. Certes parti sur la route pour renflouer les caisses, Dylan en méga-tournée mondiale avait envie de musique, de surprise, et de chanter. De fait le cirque de la Rolling Thunder Revue s’était achevé peu avant, et le son de ce world tour n’en diffère pas énormément. Lire la suite de l’article


«Livre de la salsa» : César Miguel Rondón, quartier latino

Très documenté et passionnant, le livre du journaliste mexicano-vénézuélien revient sur la communauté de musiciens qui fit évoluer le genre.

Tout commença pour la salsa au Palladium de New York, intersection Broadway-53e Avenue, à la fin des années 40. Pas la musique elle-même, dont les racines afrocubaines sont si multiples et pivotantes que la moindre tentative de lui coller date et lieu de naissance sur le dos aboutit à une aberration historique ; mais la communauté de musiciens et danseurs qui allait permettre au boom créatif et commercial des seventies d’advenir, et de faire entrer la salsa dans les mœurs et dans la culture mondiale. Le journaliste mexicano-vénézuélien César Miguel Rondón, qui écrivit la première mouture du Livre de la salsa en 1979, débute son histoire au Palladium mais suit comme une profession de foi ce beau paradoxe selon lequel la salsa, pour la majorité des musiciens qui la jouent et l’ont faite, n’existe pas. Mais dresse tout au long de cette somme obsédée de justesse (factuelle, de ton) une histoire de musiciens, de lieux, d’échanges et d’inventions dont la musique, peu importe comment on veut l’appeler, fut la plus brûlante de son temps pour une communauté immense, du Barrio d’Harlem aux bas-fonds de Caracas. Lire la suite de l’article