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Classique

A la Philharmonie de Paris, quatre Hanson dans le vent

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Le jeune quatuor français, aussi rigoureux que décomplexé, va se produire durant la Biennale de quatuors à cordes qui débute ce mercredi à Paris.
Le Quatuor Hanson. A gauche, Anton Hanson, son fondateur. (Bernard Martinez)
publié le 11 janvier 2022 à 4h36

La renaissance du quatuor à cordes dans l’Hexagone est l’un des événements les plus réjouissants des vingt dernières années. Alors que le public et les médias se gavaient de théâtre lyrique et sombraient dans le «culte étranger» des metteurs en scène – pour parler comme Dieu dans la Bible –, les Ysaye, Diotima, Modigliani et Ebène démontraient à la planète que nous n’étions pas perdus pour la musique.

Plus qu’une école de rigueur et d’abstraction, pour les compositeurs, et de discipline, pour les instrumentistes, le quatuor est surtout une «forme d’organisation démocratique» nous dit Anton Hanson qui a formé, en 2013, avec trois amis du Conservatoire de Paris, celui qui porte son nom. Selon lui, «le caractère massif de l’orchestre contraint à une organisation verticale avec chef, sous-chefs et exécutants. Dans un quatuor, du fait que l’on joue tous d’un instrument monodique, l’harmonie a un rôle central : on dépend l’un de l’autre, on est chacun responsable de l’ensemble tout en conservant notre voix individuelle». Leur premier CD, paru en 2019 et consacré à Haydn, le père fondateur, a surpris par sa fraîcheur et son expressivité. «Avec ses 70 quatuors, il s’est imposé comme le compagnon de route idéal. On a choisi, d’emblée, de le jouer sans déférence, de ne pas l’enfermer dans des codes classiques.»

Parce qu’ils ont abordé l’ami de Mozart, maître de Beethoven et inspirateur de Schubert, en «contemporain», Hanson ne voit aucune audace, dans le fait